Je suis passé à Pumamarca en revenant d’Iruya, un très beau village reculé du nord de l’Argentine. Je me suis rendu dans ces provinces du Jujuy et de Salta pour aller voir les montagnes de couleurs et rencontrer la population andine. Dans ces régions, le mode de vie est très différent de l’effervescence de Buenos Aires qui fait parfois penser à Paris. Ici c’est tout le contraire. De nos jours des petits bus desservent certains villages empruntant des pistes cahotantes mais il n’y a encore pas si longtemps aucun transport ne pouvait y accéder. Pendant mon trajet, j’étais assis à côté d’une dame qui avait grandi à Iruya. Elle me racontait que toutes les semaines avec ses parents, ils devaient marcher plus de 30 km pour se ravitailler en nourriture au commerce le plus proche ! Cela me semble irréel, tout comme le paysage qui m’entoure. Les villages ici sont situés entre 2 000 et 3 000 m d’altitude dans une zone assez désertique. En effet, il y a bien longtemps, au Crétacé entre – 143 millions et – 66 millions d’années, plusieurs mers recouvraient ces territoires et les montagnes étaient dissimulées sous les eaux. La variété des couleurs dont ces roches se parent à présent, provient d’une succession très importante de strates géologiques de différentes couleurs allant du rouge au vert foncé, en passant par le noir, le violet, le blanc et le jaune. Ces variations de couleurs sont liées aux sédiments marins et continentaux qui ont été déposés, et en vrai, c’est absolument magnifique !