Le marché Cardonal à Valparaiso est une halle en métal dans le style Eiffel, d’ailleurs certains disent que c’est lui qui l’aurait construite. C’est en réalité un Eduardo au nom imprononçable (Feuereisen) et aux informations quasi introuvables sur internet qui fut l’architecte de ce bâtiment effectivement inspiré par le travail de Gustave Eiffel. Au niveau inférieur et tout autour de la halle se tiennent les maraîchers, à l’étage on trouve les restaurants. Ce jour-là j’y découvre comme par magie une scène que l’on croirait spécialement posée pour la photo. Une jeune fille qui est chargée d’alpaguer les clients pour les rabattre dans son restaurant me demande ce que je prends en photo… Serait- ce le chat ? L’homme ? Ou bien les citrons dégageant leurs effluves ? Sans lui répondre, je lui montre l’image sur l’écran de mon appareil. Surprise, c’est à ce moment qu’elle réalise qu’elle n’avait pas remarqué la scène qui nécessitait sans doute le cadre d’une photo pour la voir.

Cette image dit beaucoup de Valparaiso et de l’Amérique du Sud en général mais aussi de ce que j’ai vécu en voyage avec la photographie. Il y a des situations où tout semble à sa place et où l’équilibre que l’on cherche se matérialise dans nos vies. Le travail du photographe est d’attendre patiemment pour espérer être là au bon moment et au bon endroit. Ainsi, il y a une petite chance qu’il puisse témoigner de cette magie qui, même si elle se cache parfois, est malgré tout là quelque part chaque jour.