En Équateur, au pied du Chimborazo, le volcan le plus haut du pays, je me suis installé dans le petit hameau de San Francisco de Cunuguachay. Ici, sous la forme communautaire, œuvre une association fondée en France il y a 20 ans et nommée Ahuana, qui veut dire « tisser » en Quetcha. Cela évoque l’artisanat et les pratiques ancestrales des indigènes mais cela rappelle aussi qu’il s’agit de tisser des liens entre ces communautés traditionnelles marquées par l’esclavagisme, la pauvreté et le monde actuel. Le but de l’association est de les aider à conserver puis valoriser leurs cultures. En soutenant matériellement des projets imaginés et portés par les femmes de ces communautés, Ahuana a contribué à créer une fromagerie, une boulangerie et une fabrique de confitures. Les lamas ont été réintroduits et avec eux tous les bénéfices que ces animaux peuvent apporter. Le lieu accueille aussi des voyageurs qui se joignent à la table commune. Je viens d’arriver, il est 16 h et le soleil commence à décliner. Il colore les valons à 3 200 m d’altitude, les femmes de la communauté reviennent des champs et je me dis que je suis arrivé dans un lieu d’une pure authenticité, simple et tranquille.