On peut commencer à dire sur cette photo qu’on arrive au bout du monde. Le petit phare rouge au milieu de ce bleu est celui de la terre de feu d’Argentine vue depuis Puerto Williams situé sur l’île de Navarino. Si on étirait cette photo comme un panoramique on pourrait y voir les lumières d’Ushuaia à une trentaine de kilomètres à gauche. L’île de Navarino appartient au Chili, le canal de Beagle la détache du continent américain ; de l’autre côté, à peine plus au sud, le Cap Horn puis l’Antarctique.
La brume que l’on voit sur cette photo vient probablement des poêles à bois qui s’embrasent dans les foyers de Puerto Williams à l’heure où le soleil disparait et que le froid va s’installer plus fermement pour la nuit ; au début de l’automne les jours s’éclipsent de plus en plus vite. Nous sommes fin avril, au bout de l’hémisphère sud il est 18h et dans un mouvement rapide la brume sur le canal de Beagle est en train de se dissiper imitant le soleil déjà passé de l’autre côté de l’horizon.
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Presque dans la nuit
Presque dans la nuit
Après l’agitation
Presque la baston
Une vapeur d’interdit
Une chaleur, un frisson
Presque dans la nuit
Après le manque de toi
Presque bleu de froid
Une sueur sur le lit
Et l’odeur qu’il se doit
Presque dans la nuit
Y’a ce phare qui m’attend
Presque une goutte de sang
Je t’apaise qu’elle me dit
Comme un médicament
Presque dans la nuit
Alors que se dissipe
Presque l’illicite
La vapeur d’interdit
Réchauffe l’antarctique