A Valparaiso c’est malheureusement assez courant de voir des gens étendus au sol dans la rue, surtout les lendemains de fête. On les appelle « Los Borrachos », les ivrognes. Mais pourquoi avoir pris cette photo ? Cela s’est passé assez vite, j’étais un peu mal à l’aise en remontant sur le trottoir, je voyais l’homme à terre et quelque chose me poussait à faire une image sans trop savoir pourquoi, je me suis décalé sur la route pour déclencher. Ce n’est que le soir en triant mes clichés que j’ai remarqué cette ombre du lampadaire qui transperce l’homme ainsi que le regard inquiétant peint sur la porte de garage un peu plus loin. Cette scène à l’atmosphère particulière que l’on pourrait intituler « L’ombre qui tue » se déroule dans la « Subida Montt ». Plus tard, pendant un voyage en vélo que j’effectuais au sud du Chili, je réalisais que « subida » qui signifie « montée » en espagnol sonne un peu comme « subir » vous ne trouvez pas ? Cet homme en illustre assez tristement le parallèle dans une rue où l’auberge que j’avais choisie se nommait déjà « La bicyclette » !