Début mars, en plein cœur de l’été dans l’hémisphère sud, à 20h30 le soleil est déjà couché mais la soirée ne fait que commencer et se prolongera pour certains jusqu’au petit matin. Valparaiso qui ne s’arrête jamais de vivre est toujours éclairée par une lumière ou une autre, ainsi j’ai intitulé cette photo « Tres lunas » pour les « trois lunes » qui remplissent cette mission. La lune naturelle dans le ciel noir dégagé prend le relais du franc soleil qui perce habituellement le bleu de Valparaiso ; les lunes artificielles sont les lampadaires alimentés par des centaines de fils électriques souvent un peu trop entremêlés et qui parfois sont eux-mêmes à l’origine d’incendies pour cause de courts-circuits ; puis la lune artistique que l’on voit ici dessinée au sol, la plus chère à Valparaiso, qui jusque dans la nuit, ne cesse d’illuminer l’âme des habitants et des visiteurs. Je n’ai pas connu Valparaiso en hiver mais j’ai appris que le temps y était très différent : souvent embrumé, le ciel bas, l’humidité et le froid de l’Atlantique jetant un voile gris sur la ville. C’est sans doute à ce moment que dans le port de Valparaiso les lueurs des innombrables lunes artistiques continuent d’entretenir la chaleur et la lumière dans le cœur des Porteños.