C’était le souffle encombré
Des roches dans les bronches
Mises en travers de l’hiver
Le souffle encombré
Vibrant encore comme l’été
Chuchote sur les champs de blé
C’était la voix qui se voile
Se brise aux éclats
De quelques rires dans le froid
La voix qui se voile
Mais chante encore dans les cœurs
Où couvent les braises d’un baiser
Vivre, autant que l’on peut vivre, autant que l’on est libre
Vivre ce temps qui nous délivre, encore, encore, encore
C’était les arbres entravés
L’homme taille dans la sève
Qu’il verse sur le vert trempé
Les arbres entravés
Offrant encore leur allure
A l’homme si fier d’avoir l’air
C’était l’époque oubliée
Et les yeux qui piquent
Dans le réveil des moissons
L’époque oubliée
A l’heure de bric et de broc
Mais les abeilles à foison
Vivre, autant que l’on peut vivre, autant que l’on est libre
Vivre ce temps qui nous délivre, encore, encore, encore
C’était le corps qui s’accorde
Tout près de la scène
Pris de secousses en coulisses
Le corps qui s’accorde
Cédant encore aux élans
Allant dès lors aux délices
C’était l’envie qui chavire
La nuit sous le fard
Et ses paillettes en mémoire
L’envie qui chavire
Avant qu’encore un « je t’aime »
Lève l’ancre de mes veines
Vivre, autant que l’on peut vivre, autant que l’on est libre
Vivre ce temps qui nous délivre, encore, encore, encore